Vous êtes, monsieur le président, à la tête de ce qui sera le dernier groupe mutualise français. En 1981, nous n'avons pas voulu nationaliser les mutualistes. D'ailleurs, du fait de l'imbrication entre la Caisse des dépôts et les Caisses d'épargne, l'État était tout de même présent. Mais, après la rupture du pacte d'actionnaires due, selon moi, aux Caisses d'épargne, la gestion a perdu de vue les valeurs caractéristiques du monde mutualiste, à commencer par une certaine prudence, et s'est aventurée très loin de la banque domestique. À tous ceux, nombreux, et dont je suis, qui ont choisi d'être sociétaires, il faut dire ce qu'il adviendra du portage de l'État. À un moment, il devra bien sortir. Sur les 5 milliards qu'il aura apportés, 3 milliards le seront sous la forme d'actions convertibles. Est-ce à dire que nous irons sur le marché ? Le Crédit agricole a pu recapitaliser Calyon parce qu'il est une fausse société anonyme. Les sociétaires, dans les régions, avaient des moyens pour intervenir et recapitaliser. Ma question est grave car nous sommes nombreux, et pas seulement parmi les socialistes, à nous interroger sur l'issue du soutien apporté par l'État.