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Intervention de René Ricol

Réunion du 16 décembre 2008 à 16h30
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

René Ricol, médiateur du crédit aux entreprises :

Mieux vaudrait que les entrepreneurs prennent contact avec nous plus en amont.

En outre, il existe aussi des dysfonctionnements du côté des entreprises, et non pas seulement des banques. J'ai ainsi reçu un entrepreneur qui venait de se voir refuser le doublement du concours bancaire dont il bénéficiait mais qui refusait de fournir l'état du stock qu'on lui demandait.

Il faut également penser aux collaborateurs des banques, qui n'ont aucune responsabilité dans la crise actuelle et dont la situation sur le terrain n'est pas facile.

Pour ce qui concerne les fonds propres, la question d'un dispositif d'État mériterait un vrai débat de fond. À propos de la propriété des locaux, les Allemands, par exemple, arbitrent plus nettement en faveur de l'entreprise, tandis qu'en France on distingue plus nettement ce qui appartient à l'entreprise et ce qui appartient à l'entrepreneur. Il conviendrait de conduire une réflexion sur ce qu'est la bonne gestion d'une entreprise en la matière. En tout état de cause, il faut éviter une discrimination fiscale qui favoriserait ceux qui inscrivent le patrimoine au nom de la famille plutôt qu'à celui de l'entreprise.

Les LBO ont fait beaucoup de mal et sont très dangereux, car ils créent de fausses valeurs. En effet, l'entrepreneur sera tenté, plutôt que de vendre son entreprise à ses salariés pour un prix raisonnable, de la vendre à un fonds qui lui propose beaucoup plus. Il faut donc inciter à trouver des solutions de succession plus complexes et imaginer un système qui décourage les LBO. Il faut en finir avec l'idée que les LBO permettraient de sauver des entreprises vouées autrement à disparaître. En trente-cinq ans de métier, je n'ai jamais vu une belle entreprise disparaître ! En outre, les gestionnaires de LBO bénéficiaient d'un avantage que votre assemblée est heureusement en train de supprimer. En revanche, le capital investissement, minoritaire, peut être très utile et très structurant. Une réflexion sereine s'imposerait dans ce domaine.

Reste que nos entreprises sont aujourd'hui toutes nues face à la crise.

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