S'agissant des intermittents, les annexes 8 et 10 seront maintenues. Outre que nous travaillons en ce moment avec l'ensemble des partenaires sur les périmètres des CDD d'usage, nous pensons à l'instauration de passerelles entre les annexes 4, 8 et 10, en particulier en ce qui concerne les techniciens. Je ne crois pas que le système soit « menacé », même si chacun comprendra qu'il est nécessaire de toujours plus professionnaliser les artistes – la signature de conventions collectives va d'ailleurs dans ce sens. De nombreuses actions sont aussi menées dans le domaine de la reconversion ou de la formation des artistes.
En ce qui concerne l'art contemporain, les personnes que j'ai rencontrées le premier jour de la FIAC étaient ravies, les galeristes étrangers ayant même l'impression que Paris était à nouveau au centre de la création artistique. L'État, de plus, accompagne les investissements en région : outre que nous sommes en train de créer des fonds régionaux d'art contemporain (FRAC) de deuxième génération en Bretagne ou dans la région Centre, par exemple, nous nous efforçons de susciter des conditions favorables au développement de la création. Le projet du Palais de Tokyo est, de ce point de vue, particulièrement utile : 1 million d'euros sera investi dans les deux prochaines années, nous créerons un organisme associé au Centre Pompidou et nous pourrons ainsi réaliser des expositions de préfiguration.
Nous voulons, bien entendu, que les lieux culturels soient encore plus fréquentés – à ce propos, je note que 65 % des Français ont été au cinéma au cours de la dernière année. Nous menons également des actions en faveur de l'accès à la culture et du développement de l'éducation artistique.
Si, en matière culturelle, une gratuité totale me semble mauvaise, je crois en revanche beaucoup aux rendez-vous de gratuité, notamment pour les jeunes. J'attends, sur ce plan-là, un certain nombre d'arbitrages ministériels.
Le politique du livre, qui est essentielle, est quant à elle reconduite. J'ai demandé en particulier aux grands opérateurs publics, largement dotés, de faire un effort. Nous développons par ailleurs un « plan livre » avec un label donnant droit à des aides particulières du Centre national du Livre (CNL) pour les librairies de référence. Nous avons également créé un fonds de transmission des librairies et doublé les aides aux libraires. Enfin, j'ai confié à M. Hervé Gaymard une mission dans le cadre du conseil du livre afin de prendre en compte les problèmes liés à la numérisation : si je souhaite que le prix du livre reste unique, nous devons néanmoins examiner la déclinaison de cette notion dans le nouveau contexte que nous connaissons.
Je dispose de beaucoup plus que d'un kit de survie, Monsieur Françaix !