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Intervention de Hubert Tison

Réunion du 22 juillet 2008 à 15h00
Mission d’information sur les questions mémorielles

Hubert Tison :

L'Association des professeurs d'histoire et de géographie organise tous les quatre ans des journées régionales, la prochaine ayant lieu à Reims, où tous les acteurs de la vie régionale, politique, économique, sociale sont rassemblés. On y tient des ateliers, qui ne sont pas forcément centrés sur l'histoire, la géographie et l'éducation civique, mais peuvent faire appel à d'autres disciplines comme la sociologie ou la philosophie. De telles journées répondent au besoin de formation continue. Il n'y a pas que le ministère pour cela. Il faut se prendre en main. L'inspecteur général Genet disait que les professeurs agrégés et certifiés pouvaient se former eux-mêmes. Ce temps-là est dépassé. Mais les associations peuvent jouer un grand rôle dans cette formation.

J'ai participé à un colloque près de Budapest qui était justement tourné vers les comparaisons internationales – la « multiperspectivité », comme je l'ai entendu dire au Conseil de l'Europe. Votre mission pourrait s'intéresser à ce qui se fait en Europe en la matière. À Budapest, nous avons entendu des Israéliens, des Européens, qui faisaient des études comparatives et se demandaient comment construire une histoire européenne.

Mais revenons aux politiques mémorielles. Il y a en effet une dialectique entre l'histoire et la mémoire. Pour ma part, je préfère que l'histoire l'emporte un peu sur la mémoire, dans la mesure où les mémoires sont singulières et l'histoire est universelle. Malgré tout, j'ai moi-même participé, dans mon établissement, à la cérémonie en l'honneur de Guy Môquet. Cette cérémonie fut très dense, mais elle attira de nombreux contestataires. Voilà pourquoi il faut faire attention : ces politiques mémorielles doivent être bien choisies et bien comprises.

Les politiques mémorielles fournissent d'abord l'occasion de parler du 11 novembre, du 10 mai, etc. ; de réintégrer les évènements concernés dans le cours d'histoire ; d'organiser des travaux d'élèves, des travaux de groupe en dehors ou à l'intérieur du cadre scolaire. Elles permettent ensuite d'accrocher l'intérêt des élèves. Rien n'est plus important que la venue d'un témoin, d'un rescapé, ou d'un Résistant qui vient parler en classe et qui incarne un certain nombre de valeurs de la démocratie et de la République. Il faut en effet donner des raisons d'espérance aux élèves. On peut les donner à travers des figures de Justes, ou de Juifs Résistants qui sont revenus des camps d'extermination. Ce sont ces choses positives qu'il faut montrer aux élèves pour qu'ils construisent eux-mêmes leur propre parcours et qu'ils deviennent des citoyens responsables.

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