La plupart des banques européennes ne céderont pas d'actifs à la structure Paulson, ne serait-ce qu'en raison des faibles volumes en cause. Les prix proposés étant particulièrement bas à l'heure actuelle, on ne craint rien à attendre. C'est d'ailleurs pour cette raison que nous avons demandé à Bruxelles, par l'intermédiaire des pouvoirs publics français, une transformation des normes comptables. Sinon, la contagion sera totale. Nous cherchons par ce moyen à nous protéger de l'impact sur les prix du plan Paulson.
Avec le système d'adjudications retenu, le plan va se heurter à une première difficulté, consistant à définir des actifs éligibles homogènes. Les produits en cause ont précisément été conçus au départ pour être spécifiques. Si le gisement est trop étroit, le prix ne sera pas significatif, s'il est trop vaste, on amalgamera des actifs qui n'auront rien à voir entre eux : seront assimilés des millésimes de crédit différents, dont le niveau de risque est donc différent, en proportion variable dans chacun des actifs. C'est d'ailleurs ce qui explique la complexité des produits. Il est aujourd'hui impossible de savoir quel sera l'impact sur les prix des actifs. S'ils sont trop hauts, la facture du contribuable s'alourdira ; s'ils sont trop bas, un risque systémique pèsera sur les banques régionales américaines.