Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Christine Lagarde

Réunion du 22 juillet 2009 à 12h00
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Christine Lagarde, ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi :

Il ne faut pas se raconter d'histoires sur les relations entre AREVA et Siemens : s'il est parfois préférable de rompre des fiançailles plutôt que d'être conduit à divorcer, l'union était en l'occurrence consommée, si je puis dire, et, me semble-t-il, au bénéfice d'AREVA. Si, en l'état, je ne saurais définir les raisons de cette séparation, je sais en revanche fort bien qu'elle ne s'explique en rien par une demande d'augmentation de la participation de Siemens au capital d'AREVA. Probablement est-elle due à une multiplicité de causes. Quoi qu'il en soit, je suis très sceptique quant à des perspectives de retrouvailles.

S'agissant de la vente de T&D, outre que la formule de Jean-Cyril Spinetta sur une structure « utile mais pas indispensable » me semble tout à fait juste, je répète que nous avons besoin de dégager des capacités de financement et que T&D, absorbant désormais son propre cash, ne peut plus être la « vache à lait » d'AREVA. Son activité demeurera certes importante mais nous nous devions de faire des choix, en l'occurrence en concentrant toutes les énergies du management sur le coeur du métier d'AREVA.

Par ailleurs, un appel d'offres ouvert et non discriminatoire est bien prévu pour la cession de T&D.

Si l'optimisation financière de l'opération constitue bien entendu l'un des critères du choix des partenaires, ce sera aussi le cas, je le répète, du respect de l'outil industriel et du maintien de l'emploi.

S'agissant de la stratégie industrielle je note, tout d'abord, que nous n'aurions jamais eu ce débat il y a dix ans et qu'il en aurait été de même s'il s'était agi de faire fusionner AREVA avec un autre opérateur. En la matière, la stratégie industrielle consiste à se concentrer sur le développement et la recherche de nouveaux équipements nucléaires permettant de valoriser les investissements effectués et l'avance technologique obtenue : cela signifie précisément que nous devons investir dans la quatrième génération d'EPR plutôt que de nous contenter de devenir les champions de la prolongation de la durée de vie des centrales.

Nous devons également nous concentrer sur l'« intégration du cycle », sur la demande des clients – ce qui implique de conserver un pôle minier d'uranium au sein du groupe AREVA – ainsi que sur les énergies renouvelables et, notamment, sur la biomasse. Dans ces conditions, il ne me paraît pas particulièrement paradoxal de céder une participation dans ERAMET – la famille Duval, quant à elle, n'étant pas à ce jour vendeuse, à ma connaissance – qui travaille dans les gisements de nickel ou de manganèse et dans les aciers spéciaux.

Si l'EPR finlandais, quant à lui, fait figure de bêta test en concentrant toutes les pertes financières – d'où l'ampleur des provisionnements –, je rappelle tout de même qu'AREVA est le seul acteur mondial à avoir engagé la fabrication d'une centrale de troisième génération.

J'ai en outre demandé à AREVA de circonscrire précisément les manquements que nous devrons éviter à Flamanville, en Chine et ailleurs.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion