Madame Quéré, les viticulteurs savent que je les ai défendus pour obtenir une organisation commune du marché du vin qui n'aille pas vers la déréglementation générale et la suppression des droits de plantation. Nous sommes parvenus à le faire au niveau européen.
Ils savent que je les ai défendus en travaillant avec eux à un plan de modernisation de la viticulture.
Ils savent que je défends chacun de nos vignobles lorsqu'il y a des graves crises – c'est le cas dans certains vignobles du Sud – et pas seulement en dégageant tous les moyens conjoncturels pour les aider.
Ils savent que je les ai défendus dans des débats budgétaires précédents, notamment sur le sujet des boissons alcoolisées lors de la discussion du PLFSS, et sur l'indexation sur l'inflation des droits sur les alcools à partir du 1er janvier 2009, après un arbitrage de M. le Premier ministre. Je me suis fait l'écho des craintes des milieux professionnels, et nous sommes parvenus à modifier l'hypothèse initiale d'un rattrapage depuis la dernière modification des taux – il y a vingt-cinq ans en ce qui concerne le vin, ce qui aurait été insupportable.
Les viticulteurs savent que je les défends sur la question d'internet : la loi Evin doit vivre avec son temps ! Nous respectons l'esprit de cette loi, mais – Claude Evin lui-même a reconnu – il est nécessaire de l'adapter. Il faut toutefois adopter une position raisonnable.
Les viticulteurs savent que je défends l'exportation de nos vins, car j'y crois ! J'étais il y a peu à Hong Kong, où j'ai signé un accord sur l'oenotourisme et la culture du vin avec les autorités de Hong Kong, qui veulent acquérir une importance régionale dans ce domaine. Depuis la suppression des droits sur le vin à l'importation, les exportations françaises à Hong Kong ont augmenté de 70 % !
Cela nous ramène à la question d'internet : on ne peut pas discuter avec l'Asie, lui vendre nos vins et nous trouver en concurrence avec les vins d'Amérique latine, d'Afrique du sud ou d'Australie, sans utiliser internet ! C'est pourquoi Mme Bachelot et moi-même sommes arrivés à un accord, qui fera l'objet d'un amendement.
Je suis aussi attentif à ce que toutes les mesures qui visent à maîtriser la consommation d'alcool par les jeunes ne pénalisent pas des activités ordinaires, traditionnelles, authentiques, comme les dégustations dans les foires ou les manifestations agricoles. Limiter la boisson dans les open bars est une chose, interdire les dégustations en est une autre ! Comptez sur moi : je continuerai à le dire.