Les instances internationales (comité d'aide au développement, ONU, etc.) nous fournissent tous les éléments d'évaluation dont nous avons besoin. Chaque année, leurs agences d'évaluation fournissent des chiffres. Les objectifs du millénaire, notamment, font l'objet d'un suivi très précis : nombre d'enfants scolarisés, nombre de maternités à problèmes, taux de mortalité infantile, prévalence du sida… Tout cela permet d'évaluer l'efficacité de l'aide publique.
Les résultats sont à la fois encourageants et inquiétants. Encourageants parce qu'il existe des réalisations concrètes ; inquiétants parce que, si la population de l'Afrique subsaharienne double d'ici à 2050, la croissance des besoins sera considérable. C'est pourquoi j'insiste autant sur le développement économique qui s'accompagne généralement de l'accès des femmes au planning familial. La démographie est encore un sujet tabou en Afrique, où le fait d'avoir beaucoup d'enfants reste un signe de richesse, de puissance et, en l'absence de régime de retraite, d'assurance pour l'avenir. Sur les grands enjeux que sont la démographie et le changement climatique, il faut à l'évidence beaucoup plus de moyens pour obtenir des résultats conformes aux objectifs du millénaire, étant entendu que ces résultats sont toujours bien meilleurs dans les pays qui connaissent un développement économique.