Certainement pas. Je me suis rendu récemment en Afghanistan pour tenter de relancer la production de coton. Mais je ne vous cache pas que les ONG présentes dans ce pays sont très découragées.
Le Président de la République a réaffirmé que l'Afrique subsaharienne est une priorité de la France en matière de politique de développement.
J'ai demandé à ce qu'on lève les verrous réglementaires et financiers qui limitent la participation financière de l'AFD à des opérations d'investissement dans d'autres pays. Il s'agit souvent de consentir des prêts à des pays émergents tout à fait solvables. Lorsque nous intervenons dans l'économie, nous portons aussi nos valeurs, notamment en ce qui concerne la place des femmes. Cela étant, l'Afrique mobilise cependant l'essentiel de mon attention. Il s'agit d'un enjeu de développement essentiel qui rejoint toutes les autres problématiques, celle de l'immigration en particulier. La réorientation voulue par le Président de la République ne saurait être contestée. Parmi les 53 États africains, ceux qui ont une croissance à deux chiffres ont aussi une émigration vers la France quasiment nulle. Au Sénégal, j'ai pu constater à quel point les problèmes de violence, de scolarisation, etc., se trouvaient ainsi réglés de façon naturelle.
Il y a bien entendu des urgences qui justifient la poursuite de notre action sociale par voie de subventions, mais nous ne devons surtout pas en rester là. Au Ghana, nous avons assisté à une alternance démocratique sans heurts. Le pays se développe. Le président sortant, John Kufuor, m'avait affirmé que son souci était que son pays soit considéré par le reste du monde comme un partenaire commercial normal.
La croissance économique ne surgit pas d'elle-même : il faut une bonne gouvernance et une exploitation transparente des produits du sol. Les richesses locales doivent servir le développement local. Lorsque ces conditions sont réunies, les problèmes sociaux se résolvent de manière exponentielle.