Je ne vois pas d'autre solution que les ONG et les organisations multilatérales. Nous travaillons avec elles car dans beaucoup de pays, nous ne pouvons trouver d'interlocuteurs gouvernementaux, ou du moins d'administrations capables de mettre en oeuvre une politique.
Lors des inondations aux Gonaïves, par exemple, j'ai débloqué 4 millions d'euros pour apporter une aide fiduciaire – et non une aide gouvernementale dont j'aurais ignoré l'emploi – qui a permis d'embaucher à trois dollars par jour des personnes aptes à la reconstruction de la ville. Comme vous le soulignez très justement, la question est bien souvent de savoir comment on enclenche les choses sur le terrain. C'est pourquoi je travaille beaucoup avec les ONG. J'ai décidé d'augmenter de 50 % dans les quatre ans à venir le volume des aides qui passeront par ces organisations. C'est le seul moyen d'être sûr de l'aboutissement concret des actions. Même si, en Guinée, la junte finit par organiser des élections, les délais seront longs avant de trouver des interlocuteurs pour mettre en place une politique de scolarisation. En revanche, s'il nous est possible d'augmenter la présence des ONG sur le terrain dès la tenue d'élections libres, nous disposerons immédiatement de relais opérationnels.