Je souhaite moi aussi marquer une certaine différence par rapport aux premières interventions. Il faut être réaliste, pragmatique, et c'est une illusion de croire que l'Europe de la défense pourra progresser si nos alliés européens nous soupçonnent, comme c'est le cas actuellement, d'avoir un agenda caché pour miner l'OTAN. Vous avez bien souligné, monsieur le secrétaire général, que les pays membres de l'OTAN ne sont pas mécaniquement obligés de participer aux actions décidées par l'Organisation. Il faut donc se garder de tout procès d'intention et de toute caricature.
Le général de Gaulle avait sans doute pris la bonne décision. Mais, aujourd'hui, les choses ont beaucoup changé. La France est engagée dans de nombreuses opérations – c'est le cas en Afghanistan – sans disposer d'une prise suffisante sur le plus haut niveau de décision. C'est une sujétion qui ne me paraît pas acceptable pour mon pays.
Enfin, la plupart des pays européens ont adopté le traité de Lisbonne. Celui-ci comprend des dispositions importantes relatives à l'organisation d'une défense européenne, notamment la « coopération structurée permanente », largement méconnue par les parlementaires des pays européens que j'ai visités. Quelle est la position de l'OTAN vis-à-vis de ces bases institutionnelles d'une défense européenne posées pour la première fois ?