Personnellement, je ne l'exclus pas. Si la Russie souhaite se rapprocher de l'OTAN, pourquoi lui opposer un refus de principe ? Je n'ai jamais constaté le souhait d'un tel rapprochement au-delà de la convention OTAN-Russie, mais pourquoi ne pas envisager qu'un pays tiers rejoigne la famille démocratique qui a pour nom OTAN ? Certes, l'environnement politique actuel ne s'y prête pas et c'est bien pourquoi les chefs d'État et de gouvernement, parmi lesquels le président Sarkozy, se sont accordés sur le principe que l'Ukraine et la Géorgie pourraient un jour ou l'autre – eventually – rejoindre l'OTAN. Nous intensifions nos relations avec ces deux pays sans qu'il soit question de droit de regard ou de droit de veto. Devons-nous considérer que c'est une ligne rouge pour nous parce que c'est une ligne rouge pour la Russie ? Je ne le crois pas. S'ils remplissent les conditions – et ces conditions, comme pour l'entrée dans l'Union européenne, sont lourdes –, l'Ukraine et la Géorgie pourront, par principe, rejoindre l'OTAN.
Au premier rang des missions clé de l'OTAN figure la défense du territoire des pays membres, puis la projection de la stabilité – avec cette limite, madame Guigou, que l'OTAN n'est pas le gendarme du monde : n'oublions pas que, hormis la mission navale en Méditerranée, toutes ses missions et opérations s'appuient sur une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies.
J'espère vous avoir aussi répondu, monsieur Myard. Vos questions sont primordiales et c'est sur elles que le débat doit se concentrer.