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Intervention de Bernard Migus

Réunion du 10 juin 2008 à 11h00
Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques

Bernard Migus, directeur général :

, a présenté les évolutions en cours au CNRS. L'organisme doit assurer une recherche fondamentale de haut niveau en se fondant sur l'interaction et la transversalité des disciplines, sur son excellence au plan national et international et sur l'adaptation de son organisation dans le cadre de la mise en oeuvre de la loi LRU.

Cette évolution se réalise dans un contexte où de nouvelles agences ont été créées pour rendre plus indépendantes trois fonctions clé : le financement, les opérations de recherche et l'évaluation. Ce contexte conduit aussi à une concertation renforcée entre les organismes de recherche. Si le CNRS est le plus souvent le seul organisme compétent, ce n'est pas le cas dans les domaines des sciences du vivant et de l'informatique où il partage ses missions respectivement avec l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), l'Institut scientifique de recherche agronomique (INRA), le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et l'Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique (INRIA).

La nouvelle organisation du CNRS doit donc lui permettre de faire face aux grands enjeux scientifiques à long terme en clarifiant ses deux missions complémentaires d'agence de moyens et d'opérateur, tout en garantissant l'excellence, en répondant aux priorités sociétales et en intensifiant l'interdisciplinarité. Toutes les disciplines et tous les personnels présents aujourd'hui au sein du CNRS y demeureront. De même, les valeurs qui ont fait la réputation du CNRS doivent perdurer : l'élitisme du recrutement, la liberté et l'autonomie au service de la créativité du chercheur, la prise de risque en matière de recherche, la conjugaison entre compétition et collaboration pour mener à bien un projet scientifique, l'ouverture aux disciplines nouvelles et la mise en oeuvre de l'interdisciplinarité sur le terrain.

La nouvelle organisation du CNRS devra ainsi répondre à trois défis : assurer l'interdisciplinarité en s'appuyant sur des disciplines fortes, s'adapter au nouvel environnement de la recherche en France et optimiser l'usage des ressources humaines et financières. De ce fait, la nouvelle organisation maximisera la fonction d'intégration et reflètera les priorités stratégiques en s'adaptant aux pratiques de la recherche au niveau mondial (réseaux de chercheurs, lisibilité internationale, renforcement de la fonction de gestion des ressources humaines), en prenant en compte les mutations au niveau national (politique de partenariat clarifiée, accroissement du rôle d'agence de moyens envers les universités, transparence envers les tutelles) et en gagnant en productivité et réactivité (responsabilisation des instituts nationaux, sélectivité accrue, modernisation de la gestion).

Cette nouvelle architecture sera finalisée dans le contrat d'objectifs avec l'État. Autour de la direction nationale seront constitués trois pôles, se subdivisant en six thèmes transversaux et neuf champs disciplinaires. La direction du CNRS aura la mission d'élaborer les choix stratégiques de manière collégiale. Dans les champs disciplinaires où le CNRS aurait la légitimité à être le coordonnateur national, les départements scientifiques pourront être transformés en instituts nationaux. Ils auront la mission de structurer leur communauté scientifique autour d'une vision globale et d'assurer la double vocation d'opérateur et d'agence de moyens. Au final, la direction du CNRS se structurerait en trois grands pôles pour assumer sa fonction d'intégrateur scientifique :

- Pôle 1 : Les hommes dans le « système terre » (environnement, sciences de la vie, développement durable, crises et sociétés) ;

- Pôle 2 : Maîtrise de la matière (matériaux, nanosciences, convergence nano-bio, STIC – sciences et technologies de l'information et de la communication – et énergie) ;

- Pôle 3 : La société en réseau (cognition et cerveau, communication, STIC, calcul de haute performance, traitement des très grandes bases de données).

L'un des enjeux de cette nouvelle organisation sera d'organiser et de valoriser l'interdisciplinarité sur le terrain. M. Arnold Migus a notamment indiqué la possibilité pour un laboratoire d'être rattaché à plusieurs instituts, un seul étant mandaté pour la gestion, et de créer des « hôtels à projets » interdisciplinaires sur les campus propres du CNRS.

En revanche, restera inchangée l'évaluation des chercheurs par les 40 sections du Comité national.

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