J'ai été contraint de quitter la réunion de la commission élargie sur l'emploi où je représente le groupe GDR, pour venir poser ma question.
Monsieur le ministre, la presse en a fait ses gros titres : « Picardie, les producteurs laitiers en colère. » La situation est en effet très difficile pour eux, en particulier pour les jeunes. En Picardie, l'agriculture est pour une bonne part composée de très grandes surfaces cultivées par les céréaliers et les betteraviers, mais, contrairement à ce que l'on pense, ce n'est pas que cela.
Ce sont plus de vingt mille jeunes ou moins jeunes qui, sur des surfaces de trente à trente-cinq hectares, n'ont pour seul revenu que celui du lait, qui ne leur permet même pas, malgré un travail énorme, d'atteindre le SMIC. J'ai rencontré ces jeunes agriculteurs, volontaires et talentueux. Tous disent que, si le prix du lait et les quotas laitiers ne sont pas réévalués, ils sont morts.
Je me fais ici le porte-parole de ces agriculteurs, qui n'arrivent plus à transmettre leurs exploitations, car, pour s'installer aujourd'hui, il faut vraiment en vouloir. Il faut donc les aider, d'autant qu'ils ne demandent pas de subventions mais des prix qui rémunèrent justement leur travail et leurs produits. Il en va de notre sécurité alimentaire mais aussi de l'avenir de l'agriculture en Picardie.