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Intervention de Yves Cochet

Réunion du 4 juin 2008 à 11h15
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Cochet :

Pour beaucoup d'anciens de chez Total, le volume des réserves restantes est inférieur de 1 000 milliards de barils au chiffre qu'avance le président de Margerie. Je pense moi aussi que le monde a déjà consommé la moitié et non le tiers de sa dotation initiale. Selon les estimations, l'impact sur les économies sera très différent. Il est certes difficile de connaître exactement les réserves des pays de l'OPEP : ils n'en ont sans doute pas autant qu'ils le disent puisqu'ils sont obligés de fausser la réalité pour obtenir des quotas de production plus élevés.

Bien entendu, c'est la plus mauvaise moitié qui reste : la plus chère, la plus soufrée, la plus visqueuse, etc., et cela contribuera aussi à l'augmentation du prix du baril.

C'est faire preuve de beaucoup d'idéalisme que de penser que l'on arrivera peut-être un jour à une production quotidienne de 100 millions de barils tous liquides confondus. J'estime que nous atteignons en 2008 le « pic tous liquides ». Quelle date retenez-vous pour votre part ? Confirmez-vous que le pic conventionnel a été atteint en 2005 ? Si tel est bien le cas, comment soutenir que les prix pourraient se stabiliser ? En réalité, le pétrole à 130 dollars le baril n'est pas cher, pas plus que l'essence à 1,50 euro le litre. Goldman Sachs avance le chiffre de 180 ou 200 dollars, Patrick Artus celui de 350 dollars dans quelques années. Ne pas faire état de ces estimations, c'est mentir par omission.

Sur le NYMEX – New York mercantile exchange – on peut acheter des barils jusqu'en décembre 2016. Depuis 1983, lorsque le baril a été coté, plus la date de livraison est lointaine, plus le prix est bas. Il s'agit là d'un phénomène classique de backwardation qui contrecarre la spéculation – au demeurant, celle-ci représente moins de 10 % de la hausse, d'après la Commodity futures trading commission. Or, depuis quelques semaines, on assiste à un phénomène inverse dit de « contango » : plus la date de livraison du baril est lointaine, plus le prix est élevé. On n'a jamais vu cela sur ce marché et cette difficulté supplémentaire rend plus improbable encore une baisse.

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