Je souhaiterais connaître la nature du patrimoine et de l'actionnariat de Total. Après que des choix politiques lui ont fait perdre plusieurs opérateurs énergétiques, la France a tout intérêt à conserver sur son territoire un opérateur leader dans les domaines pétrolier et gazier.
Je souhaite aussi rappeler à mes collègues que le dispositif de séquestration de CO2 à Lacq n'est qu'un pilote. S'il s'agissait d'une véritable installation, il faudrait fermer le gisement. Or celui-ci n'est pas épuisé. Total y trouve largement son compte puisque l'usine est rentable dès lors que le prix du baril dépasse 17 dollars. Il est heureux que l'activité de cette unité se poursuive.
Étant donné les dispositifs législatifs actuels et les problèmes d'acceptabilité sociale qui se posent dans notre pays, il aurait probablement été impossible d'exploiter ce gisement si on l'avait découvert l'année dernière. Ce qui était possible il y a cinquante ans ne l'est plus.
En matière de séquestration de CO2, les efforts de transparence ne nous empêchent pas de nous heurter à des phénomènes « NIMBY – Not in my backyard ». Il faut donc que le dossier soit public et que l'État français confie à Total la réalisation et la maîtrise d'oeuvre de cette opération, à charge pour la compagnie de garantir la mutualisation des résultats à l'ensemble des opérateurs industriels et pétroliers. L'opération de Chapelle-de-Rousse doit être exemplaire.
Un tel projet ne peut se concevoir si nous ne changeons pas le code minier : il faut en effet que l'opérateur industriel dispose de l'intégralité de la gestion de l'opération jusqu'à son achèvement et son transfert à l'État.
Je puis témoigner que Total fait beaucoup en matière de politique environnementale et d'énergies complémentaires. Néanmoins, une plus grande lisibilité en matière de recherche serait bienvenue. On pourrait par exemple concentrer les activités dans un centre de recherche, à l'instar de ce que la compagnie a fait pour la géologie.