Le bénéfice mondial consolidé permet à Total de ne pas être taxé plusieurs fois sur les mêmes revenus : lorsque la compagnie paie des impôts dans un pays donné, elle n'est pas imposée en France si le montant est au moins égal à ce qu'elle aurait payé dans notre pays. Comme ce cas de figure est, de loin, le plus fréquent, elle paie beaucoup plus d'impôts à l'étranger qu'en France, où le taux est de 33 %. Du reste, les pays hôtes nous disent que si la France considère que les revenus que nous faisons chez eux ne sont pas assez taxés, ils s'en occuperont tout seuls ! À chaque fois que le débat a été relancé en France, nous avons vu nos impôts augmenter dans un pays où nous travaillons. Cela a été le cas récemment dans l'un des plus nationalistes d'entre eux, le Vénézuéla, qui veut d'ailleurs s'occuper aussi de la partie des profits que nous réalisons dans d'autres pays producteurs !
Voilà à quoi mènent de tels messages. Pourtant, ce n'est pas l'État qui emploiera forcément au mieux cet argent : nous pouvons l'utiliser, par exemple, pour faire progresser la recherche en France et pour faire montre d'agressivité dans notre domaine d'activité.