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Intervention de Jampal Chosang

Réunion du 29 avril 2008 à 16h15
Commission des affaires étrangères

Jampal Chosang :

a précisé que les discussions avec le gouvernement chinois avaient débuté avant 2002 mais qu'elles avaient été interrompues compte tenu de la suspicion manifestée par les autorités chinoises. À partir de septembre 2002, trois séries de réunions se sont tenues entre les émissaires de Sa Sainteté le Dalaï Lama et les représentants communistes chinois, avec quatre personnes dans chaque délégation. Il faut savoir que pendant les trois premières rencontres, les Chinois ont voulu faire la leçon aux Tibétains : après les avoir sermonnés, ils quittaient la salle. Les dirigeants chinois ont proposé de nouvelles rencontres. Le Dalaï Lama ayant répondu que ce serait une perte de temps si elles se passaient de la même manière, la nature des échanges a évolué et les Chinois ont fait preuve d'écoute lors des quatrième et cinquième rencontres, même s'il n'a pas vraiment été question des problèmes essentiels du Tibet. La sixième rencontre, le 29 juin 2007, à Shanghai, fut la pire de toutes : les Chinois ont dénié à leurs interlocuteurs la qualité de représentants du Dalaï Lama. Ensuite, la Chine s'étant engagée à ce que les questions fondamentales soient abordées, l'administration tibétaine a accepté une septième rencontre, qui s'est tenue à Nanjing ; toutefois, il n'y a finalement eu aucun débat de fond.

Durant ces réunions, le gouvernement chinois a invariablement imposé trois conditions à l'ouverture d'un dialogue sur la question du Tibet. Premièrement, le Dalaï Lama doit reconnaître que le Tibet fait partie intégrante de la Chine depuis le XIIIe siècle. Deuxièmement, il doit renoncer à toute activité indépendantiste. Troisièmement, il doit également reconnaître l'appartenance de Taiwan à la Chine.

Sur la première condition, le Dalaï Lama a répondu qu'il existe trois interprétations – celle de la Chine, celle du Tibet, celle des historiens – et qu'il est souhaitable de regarder vers l'avenir plutôt que de raviver les vieilles querelles. Le Dalaï Lama a rappelé qu'il ne revendique pas l'indépendance du Tibet mais une véritable autonomie au sein de la République populaire de Chine.

Sur la seconde condition, le parlement tibétain a adopté une loi allant dans le sens de la déclaration prononcée en 1987 par le Dalaï Lama devant le Parlement européen, qualifiée de « proposition de Strasbourg » : le Tibet peut être maintenu dans le cadre institutionnel chinois à condition qu'il obtienne une autonomie réelle, comparable à celle prévalant à Hongkong. Le Dalaï Lama ne revendique pas l'indépendance du Tibet mais note qu'il vit actuellement dans un pays démocratique, où il bénéficie d'une parfaite liberté de mouvement, et non dans un pays totalitaire.

Sur la troisième condition, le Dalaï Lama a estimé que Taiwan est dotée d'un régime démocratique et qu'il ne lui appartient pas de se prononcer sur l'avenir de l'île.

M. Jampal Chosang a confirmé que la Chine, vendredi dernier, par le canal de son agence de presse officielle Chine nouvelle, a annoncé qu'elle souhaitait rencontrer un représentant privé du Dalaï Lama. Mais les Chinois ont toujours dit que leur politique n'a jamais changé, que leurs propositions sont cohérentes et qu'aucun revirement n'est envisageable. Le Dalaï Lama, de retour des États-Unis, a formulé l'analyse suivante à New Delhi : si l'offre de pourparlers est sérieuse, c'est un bon signe à l'approche des Jeux olympiques ; en revanche, si la nature du dialogue est identique à celle des rencontres précédentes, ce sera une perte de temps et il n'y a pas lieu d'organiser une nouvelle réunion.

Au demeurant, l'annonce chinoise a été communiquée par le canal des médias ; aucune lettre d'invitation n'a été envoyée à Dharamsala. Ne s'agit-il pas seulement d'un geste pour essayer de sauver les Jeux olympiques ? La question reste ouverte.

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