Tous ces atouts font de ce plan un projet à la fois ambitieux, réaliste et efficace. Il devrait suffire à éteindre l'incendie financier qui risque de se propager dans la maison européenne. Mais il ne résoudra pas pour autant, et du reste ce n'est pas son ambition, toutes les difficultés économiques à venir. De ce point de vue, il est de notre devoir de représentant national d'apporter notre pierre au débat et de proposer des pistes de réflexion.
Dans l'immédiat, il me semble indispensable d'accompagner la mise en place du plan d'explications à destination de nos concitoyens et des entreprises. Nos concitoyens appréhendent la crise financière, mais ils n'en mesurent pas bien les effets concrets. Tout leur semble à la fois virtuel, insaisissable et menaçant. À nous de faire preuve de pédagogie sur les mécanismes à l'oeuvre. À nous d'apporter toutes les assurances nécessaires sur les questions qui se posent : la sécurité de leurs dépôts bancaires, l'impact du plan sur l'endettement de l'État, les conséquences sur la fiscalité. Bref, nous devons avoir l'engagement du Gouvernement que le plan de soutien au secteur bancaire garantira les dépôts des épargnants et ne se traduira, à terme, par aucune hausse d'impôt. Pour les entreprises, l'accès au crédit doit être fléché le mieux possible, afin de répondre dans les jours qui viennent à leurs besoins les plus pressants en trésorerie. Certaines PME fragiles réclament de l'assistance : nous devons la leur apporter dans les meilleurs délais.
À moyen terme, nous sommes en droit d'espérer que la gravité de la crise donnera l'impulsion nécessaire à la mise en place d'une véritable gouvernance économique européenne. Il s'agit non pas de détruire des instruments qui ont donné à l'Europe la stabilité financière et la maîtrise de l'inflation pendant plus d'une décennie, mais d'instituer par le droit un véritable partenariat entre les États et la Banque centrale, de telle sorte que les décisions de Francfort obéissent aux seuls intérêts du citoyen européen et non des marchés.