Nous sommes donc amenés à nous prononcer dans la précipitation, dans l'urgence, autre forme de la fébrilité, et donc sous la pression des marchés qui, il est vrai, sont votre boussole.
Ce texte est intitulé « projet de loi pour le financement de l'économie ». Mais de l'économie, on n'en dit pas un mot. Il ne s'agit que de donner des subsides aux banques et d'alimenter les circuits financiers. Pourtant, l'économie réelle va mal. Les défaillances d'entreprises se multiplient : les liquidations ont augmenté de 28 % dans l'immobilier, 25 % dans la construction, 19 % dans l'hôtellerie-restauration, 12 % dans le commerce de détail. La production industrielle recule de façon significative. Les mises en chantiers et ventes de logements neufs s'effondrent ; les permis de construire des logements neufs étaient en recul de 16 % sur un an à la fin août, et les mises en chantier de 9,5 %. Les destructions d'emploi sont massives et ont concerné 35 000 postes entre mars et juin selon l'UNEDIC. Il y a eu 41 300 nouveaux chômeurs rien que pour le mois d'août. La consommation des ménages baisse.