Dans l'enquête que nous avons réalisée sur 1 574 jeunes filles âgées de 18 à 21 ans, 42 étaient directement concernées par un mariage forcé. Si on applique la même proportion à la population du département, on aboutit à 998 jeunes filles par an, en danger de mariage forcé. Pour quarante villes, ce n'est pas tant que cela, ce qui veut dire que la lutte contre le mariage forcé n'est pas impossible.
D'autre part, la prévention est essentielle. Il faut alerter les jeunes dès le collège. Il faut aussi en parler avec les parents, notamment par le biais des associations de femmes-relais qui ont affaire aux populations où se pratique encore aujourd'hui le mariage forcé.
Plus les gens sont depuis longtemps en France et moins ils pratiquent le mariage forcé, même s'ils sont originaires d'un pays où existe cette tradition. Cependant, alors que la législation et les pratiques évoluent dans les pays d'origine, on assiste aussi à une crispation de certaines familles sur leurs traditions.
Enfin, notre protocole permet aux personnes en contact avec des jeunes filles en danger de mariage forcé, par exemple aux assistantes sociales scolaires, de savoir rapidement ce qu'elles peuvent faire et à qui elles peuvent s'adresser.