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Intervention de Alain Parant

Réunion du 3 juin 2008 à 17h00
Délégation aux droits des femmes et l’égalité des chances entre les hommes et les femmes

Alain Parant :

a expliqué que la démographie traite de phénomènes relativement inertes. Cela ne veut pas dire que les choses ne bougent pas à terme, mais avec une importante force d'inertie, comme un cargo de 500 000 tonnes.

On est en train de changer la donne de l'activité professionnelle alors que l'on n'est pas en mesure de maintenir les gens dans l'emploi. Les partenaires sociaux se sont félicités d'avoir signé un accord sur la formation continue mais ils ont évité trois questions essentielles. Quand se fait la formation : pendant le temps de travail ou en dehors ? Qui paie : l'entreprise, le salarié ou l'État ? Pour faire quoi ? La formation a pour but d'adapter la main-d'oeuvre d'aujourd'hui aux emplois de demain et relève donc de l'anticipation des métiers et des qualifications. Parallèlement, les employeurs doivent rendre les métiers plus attractifs, notamment en proposant des rémunérations nettement plus élevées. On n'a encore jamais calculé à quel niveau de rémunération un emploi de charpentier ou de plâtrier dans le bâtiment devient plus attractif qu'un emploi de greffier. Ce serait pourtant intéressant, d'autant qu'il s'agit là d'emplois non délocalisables.

On ne peut anticiper sur la formation, si l'on veut faire qu'elle réponde aux besoins de l'économie de demain sans investir dans le futur. L'évolution des effectifs de médecins généralistes en sont une illustration. À l'époque de la discussion de la loi sur les 35 heures, la profession était composée majoritairement d'hommes qui travaillaient 70 heures par semaine et dont 40 % allaient partir à la retraite dans les dix ans. Or arrivait en médecine une majorité de jeunes femmes dont on pouvait prévoir qu'elles travailleraient 35 heures, compte tenu du fait qu'elles ont la deuxième carrière à faire à domicile. Il fallait donc réévaluer le numerus clausus en conséquence. Or, comme on a le regard fixé sur les dépenses, on ne l'a pas fait de peur que cela n'entraîne un accroissement de la demande de santé. Cette dernière a quand même augmenté, mais elle n'est pas remboursée, ce qui fait des mécontents.

Le risque pour la situation des femmes est élevé. La situation des personnes âgées va se dégrader, or ce sont majoritairement des femmes. Quand on compare les rémunérations moyennes des hommes et des femmes, on ne compare pas forcément des choses comparables. Les hommes n'ont pas d'interruptions de carrière et ont un profil plus linéaire. Même si la fin de vie est également très difficile pour les hommes, il est indéniable que le problème du temps partiel subi est essentiellement féminin.

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