Souhaitons que, demain, elle en soit d'autant plus capable qu'elle se sera dotée du service d'action extérieure prévu par le Traité de Lisbonne. D'ailleurs, la réflexion sur les voies et les moyens de régler la question institutionnelle sera aussi à l'ordre du jour du prochain Conseil européen.
Mes chers collègues, dans une autre crise, et avec d'autres leviers d'action, la réponse européenne a témoigné de la même cohésion : je veux bien sûr parler des plans coordonnés mis en oeuvre par les États membres pour faire face à la tourmente financière. Celle-ci menaçait non seulement les places européennes, mais aussi toute la sphère de l'économie réelle mondiale. Je veux insister sur le moment très particulier que nous sommes en train de vivre : l'Union, qui s'est construite sur des projets économiques pour acquérir une stature politique, voit aujourd'hui, comme par un effet de symétrie, la politique consolider l'économie.
Il est frappant de voir, au-delà même de la zone euro, combien la réponse coordonnée des chefs d'État et de gouvernement, qui vont corroborer cette unité à l'occasion du Conseil européen, a su échapper au repli protectionniste. Qui pourrait nier que cette tentation soit toujours présente dans des circonstances difficiles ? C'est, bien au contraire, l'unité qui a prévalu, et avec une rapidité exemplaire. Je n'y vois aucune résignation, ni aucune acceptation déçue d'un plus petit commun dénominateur. J'y vois plutôt le choix résolu des États membres de poursuivre ce que j'appellerai un intérêt général commun.
Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, les crises que nous venons de traverser auront eu un mérite : la prise de conscience par l'opinion publique européenne que l'Europe est devenue une entité constructive, voire indispensable, dans le règlement des problèmes difficiles qui nous touchent directement.