, a indiqué que ce projet de loi de financement de la sécurité sociale est, ainsi que le qualifie M. Yves Bur, fondateur. Il s'agit en effet d'engager des réformes structurelles qui permettront d'assurer la pérennité d'un système solidaire et de répondre aux attentes des Français mais également de faire progresser la qualité des soins et de porter un coup d'arrêt à certains modes de gestion par trop chaotiques de notre système de santé. Il faut être en mesure de prendre en charge de nouveaux besoins de santé – maladie d'Alzheimer, cancer, soins palliatifs – tout en respectant l'exigence de solidarité entre les générations. Il n'est pas possible de grever les comptes de l'assurance maladie et de faire payer aux générations futures le prix d'éventuelles inconséquences. Au préalable, il convient de donner au système les moyens de se réformer. C'est la raison pour laquelle l'ONDAM est équilibré : 2 % pour la médecine de ville, à quoi il faut ajouter 1,2 % par l'effet des franchises, soit 3,2 % ; le taux est identique pour l'hôpital. Cet ONDAM réaliste est conçu pour accompagner la réforme de l'hôpital et tient compte de la progression tendancielle des soins de ville. Il offre en outre des marges de manoeuvre qui supposent l'application des mesures d'économies prévues dans ce projet.
Il convient également de donner au système davantage de latitude pour sa réorganisation et sa modernisation. L'hôpital, notamment, attend quelques restructurations utiles, sur le plan tant de l'efficience que de la qualité des soins.
Ce projet de loi de financement de la sécurité sociale constitue donc une occasion propice au redéploiement des moyens et à l'amélioration qualitative du système de soins : tel est en particulier le sens de la mesure forte qui consiste à porter la T2A à 100 %. La logique de responsabilité commande l'ensemble de ces mesures : pour mieux soigner, il faut mieux gérer et vice-versa ; tel est le cercle vertueux qu'il faut promouvoir.
L'évolution de la démographie médicale n'est en rien une fatalité mais elle doit être l'occasion de réfléchir aux moyens de mieux assurer la proximité et la permanence des soins. Comment accepter en effet le creusement des inégalités territoriales ? Comment accepter qu'il y ait neuf fois moins de cardiologues en Mayenne qu'en Loire-Atlantique ? Comment concevoir que 4 millions de Français peinent à accéder à un médecin de famille ? Le Gouvernement est soucieux de défendre le principe de la liberté d'installation mais il veut tout autant répondre aux préoccupations concrètes des Français qui attendent une répartition plus harmonieuse des professionnels de santé sur le territoire.