Monsieur le ministre, ma question concerne le devenir de l'élevage, sur lequel vous avez déjà partiellement répondu tout à l'heure.
Premier département agricole de Lorraine, avec 9 % de la population active et une production d'une valeur de 515 millions d'euros en 2006, la Meuse s'inquiète chaque jour un peu plus de la situation et du devenir de sa filière élevage, qui concerne 80 % des exploitations.
Ce département subit de plein fouet, comme tout notre territoire, les conséquences désastreuses de l'épizootie de fièvre catarrhale. En 2008, 2 661 ovins, 3 152 bovins de moins de huit mois et 3 750 bovins de plus de huit mois sont morts des suites de la FCO.
Pour pallier les lourdes conséquences de cette crise sanitaire, l'État a consenti un effort sans précédent, versant près de 4,5 millions d'euros au département de la Meuse depuis la fin de l'année 2007 au titre de l'aide forfaitaire et de l'aide complémentaire à la mortalité.
Toutefois, j'appelle votre attention sur le mode de distribution très complexe de ces aides, à l'origine de délais d'indemnisation qui conduisent les exploitations à l'asphyxie. Ainsi, certains dossiers déposés pour bénéficier de l'aide à la perte de chiffre d'affaires en périmètre interdit sont en attente depuis décembre 2007.
À ce contexte de crise sanitaire s'ajoutent une baisse de la consommation des produits issus de l'élevage et une hausse globale des coûts de production, du fait de l'envolée du prix des matières premières durant les deux premiers semestres. Cette hausse des charges contraint encore un peu plus le modèle économique des exploitants agricoles.
Enfin, les éleveurs font également face à une baisse continue du prix du lait payé au producteur, baisse actuellement débattue avec la filière agroalimentaire, laquelle, malgré son renoncement, le 1er novembre, à une baisse comprise entre 70 et 120 euros pour chaque tonne de lait, persiste à vouloir baisser ses prix aux producteurs.
Dans ce contexte, les 3 500 exploitants agricoles du département de la Meuse que je représente ici attendent de leur ministère qu'il donne, à l'occasion du vote du budget 2009, toutes les garanties de pérennisation de la filière élevage, aujourd'hui plus que menacée.