J'ai travaillé sur le harcèlement moral au travail. La question a été traitée en 2002 dans la loi de modernisation sociale, qui a institué l'inversion partielle de la charge de la preuve. Désormais, les juges prennent en considération des faisceaux de preuves : ils en tiennent compte quand ce qui est dit est crédible. S'agissant de la violence dans le couple, il m'est arrivé de rédiger des certificats médicaux dans lesquels j'employais la formule rituelle : « Selon ses dires », puis de prendre parti en indiquant que ce qui m'avait été décrit me paraissait tout à fait crédible. Il faut, certes, se méfier des expertises mais, dans le cas de la violence conjugale, les rares professionnels de santé qui s'intéressent à ce sujet savent repérer ce qui doit l'être.