Nous ne vivons pas une crise de solvabilité mais de liquidité. Il faut en finir avec les discours sur les risques de faillite des établissements de crédit. La crise de liquidité est due à un phénomène général : ces établissements ne se prêtent plus les uns aux autres. La solution est entre les mains de la Banque centrale européenne et, dans une moindre mesure, de la Banque de France : augmenter les possibilités de collatéraux, c'est-à-dire de papiers acceptables par les instances monétaires pour financer l'activité courante. La confiance reviendrait et les établissements de crédit se prêteraient de nouveau. En attendant, les échéances tombent et les exigences en trésorerie de tous les établissements prennent de plus en plus d'ampleur, d'autant qu'ils empruntent pratiquement au jour le jour auprès de la Banque centrale européenne en contrepartie de placements à terme.
La CNCE dispose de près de 19 milliards de fonds propres. Son ratio de solvabilité s'élève à 8,35 %, l'un des meilleurs taux en ce qui concerne les risques. Elle peut mobiliser 20 milliards d'actifs éligibles. Néanmoins, si la crise devait continuer, il faudrait suppléer à l'ensemble des tombées, ce qui mettrait tous les établissements en situation de thrombose. La Banque centrale européenne tarde un peu à modifier ses directives ; il serait intéressant qu'elle revoie les conditions d'emprunt offertes aux banques.
Bref, il convient de redonner de la liquidité au système bancaire.