J'adhère à la position du collectif, dont je suis membre par ailleurs. Je suis d'accord d'autre part avec ce que dit M. Muselier sur ce qui s'est passé après le 11 septembre. Mais je tiens à souligner qu'il existait, bien avant le 11 septembre, une coopération française historique avec l'Afghanistan, et certaines associations y étaient présentes depuis plus de 25 ans. Mais aujourd'hui s'opère une sorte de collusion entre cette tradition et la démarche militaire postérieure au 11 septembre.
Nous arrivons donc à la croisée des chemins. L'aspect militaire a ses limites ; il faut certes, à mon avis, le maintenir et le renforcer, mais en le limitant précisément aux questions militaires. Chacun doit rester sur le terrain qui est le sien. La France a, en revanche, absolument besoin de s'appuyer sur le tissu des ONG afin de redonner au peuple afghan confiance en lui-même. Certes je ne partage pas tout à fait la position qui a été exprimée à propos des écoles, car je me souviens combien nous étions fiers, lors de la rentrée des classes du 21 mars 2002, de ce qui avait été accompli dans ce domaine symbolique. Mais la question reste de savoir comment rendre au peuple afghan confiance dans son devenir et dans son potentiel. À cet égard, nous sommes aujourd'hui en échec.