Nous nous éloignons un peu de la réalité politique et stratégique du dispositif. Malgré toute l'amitié que je vous porte, monsieur Boinet, je n'accepte pas que l'on dise que nous subissons un échec en Afghanistan. Nous ne sommes pas allés là-bas pour nous faire plaisir ! Nous n'y sommes pas chez nous et nous ne pouvons pas y rester. Il n'y a pas de solution militaire à cette situation. Si nous sommes allés en Afghanistan sous le mandat des Nations Unies, au lendemain du 11 septembre, c'est parce que les talibans étaient alliés à M. Ben Laden qui avait détruit les tours jumelles. L'intervention en Afghanistan votée à l'unanimité par le conseil de sécurité des Nations unies était précisément destinée à nous préserver d'une action extérieure qui mettait en péril nos démocraties. En engageant dans ce cadre une démarche militaire, l'ensemble des nations a soutenu les États-Unis, mais aujourd'hui, l'intervention engagée sous le mandat de l'ONU est enlisée. La situation est compliquée et il faut trouver une solution politique pour une sortie qui ne peut en aucun cas être uniquement militaire. Il faut compter avec toute la complexité des traditions afghanes et trouver des équilibres en s'impliquant auprès de la population.