N'étant pas expert, je ne saurais me prononcer sur la justesse de vos analyses de la complexité du monde taliban. Si elles sont justes, les simplifications et la caricature que vous dénoncez ne sont pas le fait des journalistes, mais des gouvernements français et américain, qui veulent justifier un besoin d'effectifs militaires supplémentaires. La dernière question de M. Plagnol montre bien que nous ne sommes pas certains d'être d'accord avec M. Karzaï, ni même avec le gouvernement britannique, qui a préconisé des négociations avec certains éléments du monde taliban.
Ma deuxième question porte sur les conférences internationales, sorte de téléthons géants destinés à mobiliser des fonds auprès des États. De la première, qui a eu lieu à Bonn à l'initiative de Lakhdar Brahimi, à la quatrième, tenue à Paris, on les présente toujours comme des succès triomphaux qui auraient mobilisé beaucoup d'argent et réglé pratiquement tous les problèmes. Vous qui êtes sur le terrain, vous êtes bien placés pour essayer de nous faire comprendre pourquoi cet argent n'arrive pas jusqu'aux projets.