Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, depuis quelques semaines l'Europe affronte l'une des plus graves crises financières de son histoire. Une action déterminée était nécessaire. La Présidence française a entrepris de la conduire et je crois que nous pouvons ensemble reconnaître que, partout dans l'Union, le volontarisme du Président de la République est salué. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.) C'est ce même volontarisme qui a caractérisé son intervention lors de la crise géorgienne.
En quelques mois et à deux reprises, l'Europe s'est révélée comme une force politique avec laquelle il faut compter. Depuis le 18 septembre, c'est-à-dire depuis que la crise financière qui sévit aux États-Unis depuis le début de l'été 2007 est entrée dans une phase aiguë, la France n'a pas varié. Elle a cherché, depuis près de trois semaines, à atteindre le même objectif, c'est-à-dire une réponse globale et massive à une crise financière elle-même globale et massive. Cela n'a pas été facile à obtenir, et il a fallu tout le pragmatisme de la présidence française pour aboutir progressivement – de la réunion du G4 qui a permis de mettre d'accord Britanniques et Allemands à la réunion de l'Eurogroupe d'avant-hier et, je l'espère, à celle du Conseil européen demain – à construire une réponse coordonnée, massive et globale européenne à la crise financière. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.) Le 12 octobre dernier, le Président de la République réunissait les chefs d'État et de gouvernement de la zone euro. Je vous ferai d'abord remarquer que c'était une première, puisque jamais, depuis la création de la monnaie unique, un tel sommet ne s'était tenu, ce qui en dit sans doute long sur la considération que l'on avait du fonctionnement de nos institutions, puisqu'on estimait alors qu'il n'était pas normal que les chefs d'État et de gouvernement de la zone euro se réunissent. (Exclamations sur les bancs du groupe GDR.)