J'ai pour ma part eu l'impression, à la façon dont était traitée l'intervention de votre pays dans les journaux et à la télévision, que l'on était revenu à l'époque de l'Union soviétique. Dans le même temps, l'achat de grandes villas sur la côte méditerranéenne par les capitalistes russes indiquait qu'il n'y avait pas eu de revirement en la matière... Comment alors expliquer que les États-Unis vous considèrent encore comme un ennemi alors que, a priori, vous avez adopté un système économique qu'ils partagent ? Est-ce parce que vous êtes riche en matières premières ?
Pour avoir par ailleurs assisté voilà une dizaine de jours, à l'occasion de l'assemblée parlementaire de l'OSCE, à un débat entre la ministre des affaires étrangères géorgienne et votre ambassadeur à l'ONU, on pouvait se demander, devant l'ambiance tendue qui régnait alors, quelles initiatives seraient capables d'apaiser les tensions dans la région. Plus généralement, qu'il s'agisse du peuple ossète ou du peuple afghan, les deux sont victimes d'une guerre qui ne veut pas dire son nom, une guerre d'influence entre les États-Unis et la Russie.
Existe-t-il un espoir pour que soit abordée à l'ONU la question de la démilitarisation des Balkans, pour laquelle je me bats depuis trente ans, ou va-t-on assister à la poursuite de la course aux armements et à l'explosion d'un équilibre qui permettait aux uns et aux autres de progresser ?