À Mme Fort, qui m'a interrogé sur la jeunesse et la formation de nos soldats, je répondrai que les propos du père de Julien, qu'elle a évoqués, résument fort bien l'état d'esprit des militaires. L'un d'entre eux m'a demandé ce matin de vous dire qu'ils sont bien instruits, totalement aguerris, que c'est leur métier et leur vocation, qu'ils voulaient aller en Afghanistan parce qu'ils avaient le sentiment de servir la France. Je l'illustrerai par un seul exemple : c'est parce qu'on leur a appris à se soigner eux-mêmes et qu'ils ont été capables de se prodiguer des soins, notamment d'auto-garrottage, que deux d'entre eux ont pu rester en vie jusqu'à l'arrivée des secours. L'idée qu'ils ne seraient ni formés ni instruits dans la perspective des combats qu'ils ont à mener est donc pour eux presque offensante.
Monsieur Soisson, il y a au moins une différence entre l'Algérie et l'Afghanistan, c'est que la première réclamait son indépendance (quelques murmures) tandis que les Afghans souhaitent d'abord vivre en paix et en sécurité.
J'indique enfin à M. Remiller que nous n'avons pas pour l'instant connaissance de la présence de missiles sol-air capables de détruire nos hélicoptères, mais un hélicoptère peut être abattu avec bien moins qu'un missile…