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Intervention de Michel Vauzelle

Réunion du 26 août 2008 à 15h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Vauzelle :

Comment prendre la parole sans commencer par rendre hommage à notre armée et à nos soldats ? Mais il est aussi une forme de respect que l'on doit aux soldats qui se trouvent sur le terrain, c'est qu'ils sentent le soutien de la nation, en particulier en étant assurés de la façon dont se comportent ses responsables, qu'il s'agisse du chef des armées, le Président de la République, ou de la représentation nationale.

Or, essayer de rassurer les soldats et les Français en leur disant que « nous ne sommes pas en guerre » ne me paraît pas une bonne idée, surtout quand le chef d'état-major des armées déclare lui-même que nous conduisons des « actions de guerre ».

Il a par ailleurs été dit que nous demandions conseil aux Russes. Mais comment oublier qu'ils ont dû, après les Anglais, quitter l'Afghanistan ? Quand on a ces exemples en tête, ainsi que ceux du Vietnam et de l'Algérie, on a du mal à comprendre que l'on soit obligé d'envoyer des soldats sur un col pour voir si les choses se passent bien, comme trois jours plus tôt… Et l'on a tout autant de mal à comprendre que le général Stollsteiner dise que l'on a péché par excès de confiance.

Enfin, fait-on la guerre « dans » un pays ou « contre » un pays ? Comment ne pas se demander si le peuple afghan nous soutient véritablement quand on sait que le gouvernement de ce pays demande de mettre un terme aux frappes aériennes visant les civils ainsi que les perquisitions et les détentions de citoyens afghans ; que 500 000 paysans, notamment pachtounes, cultivent le pavot ; que les seigneurs de la guerre sont à leurs côtés ; qu'à proximité de la région où nos troupes sont engagées, il se passe, côté pakistanais, des choses épouvantables ?

Pour montrer que la gauche et la droite étaient alors d'accord, on fait sans cesse référence à la décision prise en 2001 par le président, M. Chirac, et par le premier ministre, M. Jospin. Mais aujourd'hui c'est autre chose qui se passe en Afghanistan et l'on ne peut pas dire aux soldats qu'ils défendent là-bas les droits de l'homme et la dignité de la femme. Ou alors, il faudrait pour les mêmes motifs envoyer des troupes en Iran, en Irak, au Tibet et ailleurs…

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