Monsieur Ayrault, personne ne peut dire combien de temps nous devrons rester, et vous le savez très bien. Lorsque de telles opérations sont engagées, il faut toujours beaucoup plus de temps que prévu au départ pour obtenir la paix. Or nous sommes bien dans le cadre d'une mission de paix des Nations unies mandatée par une résolution du Conseil de sécurité. J'espère que nous ne serons plus en Afghanistan dans quelques années mais ce serait faire la part belle aux ennemis de la démocratie que de donner une date butoir. Nous resterons en Afghanistan le temps qui sera nécessaire au peuple afghan et à sa représentation légitime pour bâtir la démocratie à laquelle ils aspirent et pour renforcer les institutions.
Est-ce une guerre, monsieur Ayrault ? Non, pas pour nous. C'est une mission de paix à l'appel du Conseil de sécurité des Nations unies, même si elle donne lieu à des affrontements – et il est inutile de le dissimuler au moment où nous venons de l'éprouver douloureusement – qui sont la même chose que la guerre. Mais ce n'est pas une guerre. Nous sommes en mission auprès d'un gouvernement légitime dans un pays légitime. Vous pouvez toujours discuter des définitions. Ce sont celles qui sont retenues dans le cadre des décisions des Nations unies. À qui donc aurions-nous déclaré la guerre ? Aux Afghans ? À M. Karzaï ? Il n'est pas possible de parler de guerre, même si c'est, malheureusement, la même chose.