Oui, des tentatives ont eu lieu. En 2000 la Corée du Sud a lancé un politique dite d'ensoleillement (sunshine policy). Certains pays de l'Union européenne, l'Allemagne – c'était l'héritage de l'Allemagne de l'Est – ou les pays scandinaves, disposaient déjà de relations diplomatiques avec la Corée du Nord. Lors du sommet de l'ASEM (Asia-Europe Meeting ou Dialogue Asie-Europe) de septembre 2000 d'autres pays européens, au premier rang desquels le Royaume-Uni, ont brusquement décidé de leur emboîter le pas. Aujourd'hui, la France est le dernier pays en Europe – mais non pas dans le monde, puisque le Japon ou les Etats-Unis sont dans le même cas – à ne pas disposer de relations diplomatiques avec la Corée du Nord.
La Corée du Nord a longtemps demandé à la France de nouer de telles relations. Mais la Corée du Sud nous a engagé à ne pas nous hâter. La question aujourd'hui est celle du moment où ces relations pourraient être établies, sachant que la Corée du Nord cherchera à tirer un profit, sur les plans intérieur et international, de ce changement. Dans la perspective de cet établissement, nous avions à l'esprit trois dossiers principaux : les relations avec la Corée du Sud, les droits de l'Homme et la prolifération. Mais aujourd'hui, qu'est-ce qui justifierait que nous changions de position ? Du reste, il faut préciser que la délégation diplomatique nord-coréenne auprès de l'UNESCO fait office de représentation diplomatique auprès de la France.