…au point de demander sa suppression par voie d'amendement. La Philharmonie est indispensable car elle sera le fleuron de la France sur la scène musicale internationale. Nous avons longtemps réfléchi au lieu de son implantation, et le site de la Villette a été choisi parce qu'il y avait de la place, et que nous envisagions un regroupement sur ce site des établissements publics qui seront réorganisés autour d'un pôle scientifique, d'un pôle musical et d'un pôle culturel avec la grande Halle de la Villette. La Philharmonie ne sera pas une salle de plus : ce sera une salle unique. Jean Nouvel a conçu un vrai projet culturel, artistique et social. Aucune salle en France ne pourra s'y comparer, à part peut-être celle de Dijon. Le projet pluridisciplinaire reste à inventer et il faut des infrastructures pour l'accueillir. La politique musicale à Paris est floue ; il convient de la préciser. Christophe Girard a réagi en dénonçant derrière les efforts de rapprochement le désengagement de l'État. Mais il est indispensable de discuter avec la Ville de Paris pour mutualiser, harmoniser nos interventions et dépenser les deniers publics de manière plus cohérente. Cette salle nouvelle, unique, structurera la vie musicale et la politique musicale à Paris. Ce sera un projet exemplaire mené à parts égales avec la Ville de Paris, et c'est une première. La région participera également à hauteur de 20 millions d'euros. Je reconnais qu'un auditorium de plus n'aurait pas été nécessaire. Cela étant, la nouvelle salle sera un prototype, donc difficile à réaliser.
Quant à la salle Pleyel, l'État l'a rachetée ; sinon, il aurait dû verser 1,5 million d'euros de loyer annuel à son propriétaire pendant cinquante ans. L'opération présente un double avantage : financier, d'abord, puisque les échéances de l'emprunt contracté seront adossées aux loyers des bureaux de l'immeuble, et artistique, ensuite, en nous donnant une meilleure maîtrise de la programmation. Il s'agit donc d'une démarche intelligente. Le financement sera, dans le cadre d'un contrat global, couvert par un emprunt d'un montant de 115 millions, pour la partie souscrite par l'État.