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Intervention de Monique Bourven

Réunion du 6 janvier 2009 à 18h00
Délégation aux droits des femmes et l’égalité des chances entre les hommes et les femmes

Monique Bourven :

J'en suis persuadée. Les femmes ont un regard différent de celui des hommes sur l'organisation du travail, les risques et les stratégies. Cela pourrait éviter que les entreprises regardent toutes dans la même direction, ce qui conduit aux catastrophes que nous connaissons.

Sans préjuger l'avis de la Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre hommes et femmes du CES, je vous encourage, à titre personnel, à persévérer dans cette voie.

Il en va autrement pour le management car il requiert à la fois une compétence de métier – capacité de superviser une branche financière, juridique ou autre – et une expérience de management, or justement celle-ci manque souvent aux femmes.

Il existe par ailleurs différents freins à la promotion des femmes. Certains sont sociétaux et culturels. Une femme est une mère potentielle et cela est associé, dans l'esprit d'un chef d'entreprise, au risque d'instabilité et d'indisponibilité. Au contraire, quand un homme devient père, cela est considéré comme un gage de stabilité et de responsabilité. Pour un homme, avoir un enfant est un plus alors que, pour une femme, c'est un moins.

D'autres freins résultent de l'orientation des femmes qui leur faire dédaigner les professions plus techniques. D'autres encore proviennent des femmes elles-mêmes qui se tournent davantage vers les métiers d'expertise que vers la filière management. Or, pour faire partie d'un comité de direction d'une entreprise, il faut manager.

S'il me paraît difficile d'imposer un quota dans le management, on peut tout de même imposer des objectifs.

Total, entreprise réputée pour sa gestion sociale et la prise en compte de l'équilibre entre hommes et femmes, ne compte aucune femme dans son comité exécutif. Je pourrais citer d'autres exemples, notamment dans les grandes banques, telle la BNP qui ne compte aucune femme parmi les treize ou quatorze membres de son comité exécutif.

Les entreprises pourraient se fixer des objectifs de féminisation de leur comité de direction.

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