Merci, monsieur Manscour, d'appeler mon attention sur les problèmes spécifiques des Antilles, dont vous êtes élu et auxquelles, vous le savez, je suis très attaché.
Vous avez raison : le plan « « Écophyto » est un plan global, qui concerne le pays tout entier – métropole et outre-mer – et vise à réduire de moitié l'usage des produits phytosanitaires dans les dix années à venir, à condition, naturellement, de trouver des solutions alternatives.
Ce plan général, ambitieux et nécessaire à l'environnement et à la santé publique inclut le plan chlordécone 2008-2010 en Martinique et en Guadeloupe, que vous avez cité. Celui-ci vise à mieux surveiller la santé de la population, à réduire son exposition, à développer la connaissance des problèmes cliniques et environnementaux liés au chlordécone et à instaurer des mesures d'accompagnement pour l'agriculture, qui reposent notamment sur l'amélioration de la surveillance des sols et des produits des jardins familiaux.
En outre, des plans de contrôle et de surveillance prévoyant chaque année, pendant trois ans, le prélèvement de 1 500 échantillons ont été lancés par nos directions départementales des services vétérinaires et par les services de protection des végétaux.
D'autre part, un plan de surveillance centré sur les productions locales a été instauré en Martinique et en Guadeloupe. Il s'agit d'évaluer le niveau de contamination des denrées animales et d'origine animale produites aux Antilles et mises sur le marché.
Ces différents plans permettent de détecter les catégories susceptibles de poser des problèmes de conformité aux LMR applicables au chlordécone. À ce sujet, les autorités françaises ont retenu une LMR inférieure aux valeurs que préconisait l'AFSSA dans le rapport intitulé « Actualisation de l'exposition alimentaire au chlordécone de la population antillaise », qu'elle leur avait remis en septembre 2005. La limite retenue permet de préserver la santé du consommateur antillais, comme celle du consommateur européen.
Je me rendrai en décembre aux Antilles, notamment pour y dresser, un an après, le bilan des dégâts causés par le cyclone, et pour y étudier l'application du plan « banane durable », auquel je tiens particulièrement. Ce voyage me fournira l'occasion de faire également le bilan des aides économiques liées au chlordécone.