S'agissant de la Côte d'Ivoire, le principal promoteur de la solution de paix et de l'avancée dans le processus démocratique est le président du Burkina Faso, M. Blaise Compaoré. C'est d'ailleurs lui qui a présidé à Ouagadougou, le 18 mai, le Comité permanent de concertation, en présence des quatre protagonistes de l'élection ivoirienne. Je tenais à le rappeler parce qu'il serait bon, à l'avenir, que les Africains eux-mêmes puissent résoudre les crises auxquelles ils sont confrontés.
Vous êtes resté discret au sujet de la Mauritanie, et on comprend pourquoi : d'une part les décisions, sur ce sujet, ne sont pas prises au Quai d'Orsay, mais à l'Élysée – avec la participation d'étranges personnages tels que Robert Bourgi – ; d'autre part la position française, depuis le coup d'État, n'est ni claire, ni ferme. Alors que l'Union européenne, l'Union africaine, l'ONU et les États-Unis ont déjà condamné l'élection prévue le 6 juin, qui s'annonce comme une élection « bidon », la France adopte une attitude ambiguë. Le Président de la République a tenu, à Niamey, des propos incroyables : il a affirmé que le coup d'État était accepté par les parlementaires – ce qui est faux –, nié l'existence de manifestations de rue – alors qu'il s'en tient toutes les semaines – et prétendu avoir téléphoné au président renversé, ce qu'il n'a jamais fait. À l'approche de la date du 6 juin, je voudrais savoir si vous cautionnez ou si vous désavouez ce processus électoral bidon.