La « communauté internationale » dont parlait M. Fromion, c'est l'OTAN, donc l'Occident ; que je sache, ni les Russes, ni les Chinois, ni les pays arabes ne sont engagés. Les tensions actuelles avec la Russie en Europe centrale ne risquent-elles pas de nuire à l'efficacité de la pacification et de la reconstruction en Afghanistan ?
La dualité de commandement suscite parmi nous une grande perplexité. Le chef d'état-major des armées, le général Jean-Louis Georgelin, que nous avons récemment auditionné, nous a indiqué avoir appris par une dépêche l'existence d'une opération aéroterrestre américaine qui venait d'avoir lieu au Pakistan. Pensez-vous qu'un succès puisse être remporté en Afghanistan si cette situation perdure ?
Le 18 août, avec les pertes de soldats français, notre pays a reçu une douche glacée. D'après une dépêche AFP, le général Michel Stollsteiner a déclaré que sa demande en moyens aériens, notamment en drones, n'avait été honorée que onze heures après le déclenchement des combats. Même si la France projette des appareils en Afghanistan, les moyens étant mutualisés, avons-nous la certitude que nos soldats stationnés là-bas bénéficieront de la meilleure protection possible ?
La dualité de commandement entre la FIAS et Enduring Freedom se double d'une contradiction politique : le président Bush veut lutter contre le terrorisme et réduire l'axe du mal tandis que l'ONU a donné un mandat limité à la FIAS, y compris dans le temps.