Comment « afghaniser » le pays, c'est-à-dire donner aux Afghans l'envie de se battre pour eux-mêmes, alors qu'ils sont corrompus et que les familles sont souvent divisées entre les deux camps ? Les Occidentaux se substituent aux Afghans dans la lutte contre le terrorisme en intervenant sur la ligne de front.
Or, la lutte contre le terrorisme est d'abord une lutte politique et il ne faut surtout pas laisser les militaires s'en charger. C'est une démarche idéologique qu'il convient de mener à l'intérieur du monde islamique. Les représentants de l'OTAN sont perçus comme des croisés : ils n'appartiennent pas au système de pensée islamique. Les responsables politiques occidentaux appréhendent mal l'islam. Durant les 1 400 ans d'hégire, les montées d'intégrisme ont été récurrentes et les prendre de front conduit à l'échec. Comme l'a dit M. Moubarak à M. Bush : « Entrez en Afghanistan, vous créerez mille Ben Laden. ».
La situation internationale incite à devenir de plus en plus combatif contre les terroristes également autour de l'Afghanistan mais, parmi les pays environnants – notamment l'Iran, le Pakistan ou la Chine –, nous n'avons pas que des amis. Jusqu'où allons-nous aller dans cette voie ?