Enduring Freedom est au coeur de la lutte contre le terrorisme et je répète que la coalition opère aussi hors d'Afghanistan. Quant à la FIAS, elle a pour mission d'assurer la sécurité et la stabilité du pays afin de mettre en place des institutions gouvernementales susceptibles d'empêcher que le terrorisme y trouve une terre d'accueil. Les deux approches sont donc différentes. Il serait très difficile de faire totalement converger ces deux missions. Les changements envisagés par les États-Unis en ce qui concerne le commandement et la conduite des opérations de leurs forces en Afghanistan sont d'ordre administratif.
À l'heure actuelle, la FIAS déploie quelque 48 000 hommes et Enduring Freedom quelque 18 000 hommes. L'essentiel du personnel d'Enduring Freedom est engagé dans des opérations de formation de la police et de l'armée afghanes. Les soldats afghans doivent être autour de 66 000, avec des niveaux de formation très divers. Un plan vient d'être accepté en vue de porter ces effectifs à 134 000 hommes. Il est difficile de déterminer de manière abstraite le volume exact de troupes nécessaires pour garantir le succès ; la seule certitude, c'est qu'au bout du compte une sécurité durable ne pourra être obtenue qu'en formant les forces afghanes. Dans cette perspective, il faut également poursuivre le développement de la police, dont les effectifs sont actuellement de l'ordre de 70 000 personnes. Mais il faut bien constater qu'il reste un long chemin à parcourir avant que celle-ci devienne aussi efficace que nous le voudrions.
S'agissant de la drogue, il convient, d'une part, de mettre sur pied des solutions économiques alternatives pour que la culture du pavot devienne moins intéressante et, d'autre part, d'établir un véritable système de sanctions à l'encontre des coupables, avec l'éradication des cultures et l'engagement de poursuites judiciaires contre les trafiquants de drogue. En matière de lutte contre la drogue, l'action de la FIAS concerne seulement l'assistance au gouvernement afghan en vue d'arrêter les trafiquants afin qu'ils soient remis à la justice. Selon l'office des Nations Unies contre le crime et la drogue, le nombre de provinces exemptes de pavot a significativement progressé par rapport à l'an dernier. Nous constatons que les provinces où les champs de pavot demeurent sont celles où le gouvernement afghan éprouve encore des difficultés à intervenir.