Monsieur le secrétaire d'État, vous avez parlé juste sur les avancées européennes en matière d'énergie, notamment en ce qui concerne l'unification des réseaux et la cohérence gagnée des dernières années. Je veux toutefois émettre deux réserves, une principale et une plutôt anecdotique.
Ma réserve principale est le manque de cohésion européenne en ce qui concerne la politique nucléaire, et ce à cause de l'idéologie allemande. Des avancées ont été faites, des évolutions peuvent être constatées du côté des Britanniques et même des Italiens et des Espagnols. Mais les Allemands, contre toutes les évidences industrielles, restent réticents à une cohésion nucléaire, uniquement pour des raisons politiciennes et idéologiques ; Mme Merkel reste prisonnière, par l'intermédiaire des sociaux-démocrates, de l'idéologie véhiculée par les écologistes allemands. Il est regrettable que l'Europe soit ainsi paralysée sur une question aussi essentielle.
Ma deuxième réserve porte sur le thème de la capture et du stockage du CO2. Je m'étonne que des gens aussi sérieux que vous ou que les dirigeants européens y voient une solution d'avenir. De l'avis de tous les experts que j'ai rencontrés, aux États-Unis comme au Japon, c'est une solution qui oscille entre les avions renifleurs et les Shadoks ! Elle ne peut pas être retenue comme un thème unificateur au niveau de la politique européenne, sauf si ce mirage d'une capture à venir du CO2 permet de justifier qu'on continue d'en produire… On ne sait pas comment le capturer, ni ce qu'on va en faire, mais cela figure dans les traités européens ! On peut prédire que ce prétendu axe européen débouchera véritablement sur une impasse, sachant que nous sommes en réalité face à un problème lourd, celui de la dépendance énergétique de l'Union européenne par rapport aux énergies productrices de CO2, comme le charbon en Allemagne et en Pologne.