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Intervention de Jacques Myard

Réunion du 2 décembre 2008 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Myard :

Comme vous l'avez indiqué, la construction européenne est arrivée à un tournant. Je suis convaincu que nous avons atteint les limites de la méthode communautaire et c'est selon moi une erreur de vouloir poursuivre avec une Europe à Vingt-sept, parcourue de forces centrifuges et où les intérêts sont divergents.

En réalité, nous avons constaté le retour des États dans le système européen ; un certain nombre de procédures et les traités eux-mêmes ont été bousculés. C'est d'ailleurs si vrai que la Commission essaie aujourd'hui de reprendre un peu le dessus ou de rappeler les règles, en ce qui concerne le financement du plan de relance français pour les banques, par exemple. Mais la Commission commet là une erreur car les États n'ont plus envie – et particulièrement l'État français – de se laisser faire.

À quoi avons-nous assisté ?

Sur la crise géorgienne, la présidence française a été très active, elle a bousculé les choses, mis les autres devant le fait accompli. Il y a eu un G4, puis un G20 – où était la Commission ? Surtout, on a traité de puissance à puissance avec la Russie, qui a atteint ses objectifs tout en tempérant les choses pour ne pas revenir à une situation de guerre froide. Tout cela, c'est le jeu des puissances, le jeu originel du traité de Rome, celui des États et d'une communauté de nations, et non d'un intégrisme communautaire.

Aujourd'hui, le système européen étant en passe d'être épuisé, il faut une remise à plat qui passe par la modification des traités – et ce n'est pas celui de Lisbonne qui va résoudre quoi que ce soit ! C'est au Conseil européen de piloter et il doit toiser la Commission qui, aujourd'hui, s'enferme dans un autisme technocratique pour ne penser qu'à travers des règles, des directives et des querelles de boutique en matière de compétences. Il faut que le système redevienne politique.

Enfin, je partage totalement l'analyse de Jean-Michel Boucheron sur la défense européenne : c'est une idée d'avenir et qui le restera longtemps dans l'esprit de Dieu ! Cessons de rêver. Ce n'est pas en mettant bout à bout des canards boiteux que le système marchera. À nous de nous prendre en main et d'avancer !

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