Je suis heureux de vous accueillir, monsieur le secrétaire d'État chargé des affaires européennes, même si c'est avec quelque émotion puisque ce sera votre dernière audition. Depuis l'annonce de votre départ du Gouvernement, les éloges à votre égard se multiplient et je voudrais à mon tour, au nom de la commission des affaires étrangères, vous exprimer mes remerciements très chaleureux pour votre action au service de la cause européenne. Nous avons tous apprécié votre dévouement, votre disponibilité et votre efficacité. Vous ne quittez pas pour autant les affaires publiques et je ne doute pas qu'à la tête de l'Autorité des marchés financiers, vous déploierez vos talents dans la période tourmentée que nous traversons. Je vous souhaite, au nom de tous mes collègues, une pleine réussite dans vos nouvelles fonctions. (Applaudissements sur de nombreux bancs.)
Mais nous n'en sommes pas encore là. Il vous reste un dernier Conseil européen sous présidence française. Quel bilan de la présidence française ce sommet permettra-t-il de dresser, d'abord au regard de ce qu'on pouvait en attendre ? Quels sont les principaux succès et les espoirs déçus ? Ensuite, au regard de ce qui était imprévisible, en particulier de la crise russo-géorgienne et de la crise financière ? Comment conserver l'élan que l'Union a connu sur le plan institutionnel ? On a pu noter la remarquable réactivité des mécanismes intergouvernementaux – Conseil européen, Conseil, Eurogroupe –, cependant que les organes proprement communautaires tels que la Commission restaient très en retrait. Comment éviter que le soufflé ne retombe aussitôt la présidence française achevée ? Avec la crise, l'Europe est apparue, aux yeux des citoyens, utile, voire indispensable.
Quel regard portez-vous sur l'avenir du traité de Lisbonne après la ratification suédoise et la décision favorable de la Cour constitutionnelle tchèque, et alors que la situation irlandaise reste confuse ? N'oublions pas que le semestre de présidence française devait permettre de progresser et que vous aviez vous-même, monsieur le secrétaire d'État, exclu le statu quo.
S'agissant enfin des relations extérieures de l'Union, quelles leçons tirez-vous du récent sommet entre l'Union et la Russie qui s'est tenu le 14 novembre dernier à Nice ? Et du report sine die du sommet avec la Chine ? Faut-il y voir autre chose qu'un mouvement d'humeur à la perspective d'une rencontre entre le Président de la République et le Dalaï-lama dans quelques jours en Pologne ? Par ailleurs, quel calendrier prévisionnel envisagez-vous pour la montée en puissance de l'Union pour la Méditerranée à laquelle nous portons un vif intérêt ? Quelle sera l'articulation entre la mission interministérielle ad hoc présidée par M. Guaino et le Secrétariat général des affaires européennes ?
Je laisse la parole à notre collègue Jacques Myard, pour un point d'ordre.