Contrairement à beaucoup d'idées reçues, ce rapport du Conseil d'analyse économique, qui compare la compétitivité relative de la France et celle de l'Allemagne, fait apparaître que nous sommes sur les mêmes secteurs industriels, en visant les mêmes pays, et que les différences de compétitivité sont dues à des questions de gamme et de qualité et aussi à des éléments de compétitivité-coût. Ce faisant, il fait apparaître une divergence des courbes entre le moment où l'Allemagne a mis en oeuvre l'agenda Schröder et celui où nous n'avons pas, nous, été capables de faire les réformes structurelles qui s'imposaient. Désolée, monsieur le rapporteur pour avis, nous avons fait d'autres réformes, mais elles n'étaient pas positivement comparables avec les réformes allemandes.
S'agissant des chiffres des investissements français à l'étranger, mes collaborateurs vont me les donner.
J'ai eu l'occasion d'en parler avec certains d'entre vous, la raison pour laquelle le cycle de Doha a échoué à Genève n'est pas liée à l'Union européenne, et je m'en réjouis d'autant plus que, présidant le conseil des ministres du commerce, j'ai réuni une dizaine de fois l'ensemble de mes collègues à Genève. À la fin de juillet, le cycle de Doha s'est arrêté car il a été considéré comme un échec par le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, en raison d'un différend entre les États-Unis et l'Inde sur l'agriculture et la possibilité pour les pays en développement, en particulier l'Inde, d'avoir à certains moments des taxes permettant de préserver leur agriculture par rapport aux flux d'exportations ou d'importations.
Certains semblent vouloir relancer le cycle de Doha. S'agissant de ce que pourrait apporter le commerce international à la crise mondiale, je ne suis pas certaine que les Américains soient en situation de s'engager, notamment sur le coton, en raison du niveau élevé de leurs subventions à l'agriculture, sans compter les plans à venir de relance de l'automobile difficilement compatibles avec les principes de l'OMC. Je suis loin d'être sûre également que l'on soit en mesure d'obtenir un accord convenable pour l'Union européenne qui nous apporte suffisamment d'ouverture des pays émergents sur l'industrie, en contrepartie de ce que nous avons déjà mis sur la table pour l'agriculture. Enfin, nous ne pensons pas que le commerce international, quel que soit son intérêt, soit à même de répondre à lui seul aux nombreux défis, financiers bien sûr, mais aussi alimentaires et environnementaux qui se présentent.
Sur les missions économiques, dans le cadre de la réforme générale des politiques publiques et en relation avec le Quai d'Orsay, nous avons comme critère les flux économiques intéressant tel ou tel pays. Un certain nombre de pays vont connaître une réduction des effectifs de nos représentations ; on peut tout à fait l'imaginer, par exemple, pour l'Allemagne. Si je me suis rendue récemment, à la demande du Président de la République, au Nigeria, c'est bien parce qu'on imagine un redéploiement sur ce type de pays avec lesquels nous n'avons pas des relations traditionnelles. J'ignore dans quelles conditions la mission Ghana a été fermée. Sans doute avait-on choisi des redéploiements au bénéfice de pays plus importants en Afrique ou en Asie, une des grandes faiblesses de la France par rapport à l'Allemagne étant que nous sommes très peu présents dans les pays d'Asie, sachant que lorsque nous y sommes, c'est uniquement dans les capitales. Au Ghana, subsiste une antenne animée à partir de la Côte d'Ivoire. Nous sommes dans une phase de changements, et des redéploiements peuvent être imaginés dans un sens et dans l'autre – moins ici et plus là – ; c'est un des sujets dont je parle avec mon collègue Alain Joyandet pour tenir compte des évolutions en Afrique.