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Intervention de Jean-Paul Bacquet

Réunion du 4 novembre 2008 à 17h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Bacquet, rapporteur pour avis :

Mme la secrétaire d'État, faire un rapport sur le commerce extérieur est toujours une opération très difficile, parce qu'il me semble que, chaque année, on se trouve devant les mêmes situations.

Chaque année, le déficit est un peu plus important, mais on trouve toujours des gens qui vous disent très sérieusement que tout va bien, qu'on n'a jamais tant exporté, qu'on n'a jamais eu autant de parts de marché, même si on en a moins par rapport à l'évolution des marchés. C'est la bouteille à moitié vide ou à moitié pleine ! Quoi qu'il en soit, en auditionnant, j'ai toujours entendu les mêmes critiques : le nombre d'intervenants, le parcours du combattant, le coût des interventions quand les intervenants de l'État se manifestent, et une certaine forme d'illisibilité.

Je voudrais souligner un point très positif : pour la première fois l'année dernière, on a considéré que le déficit n'était pas conjoncturel, mais structurel. En reprenant cette notion, d'autant plus sage qu'elle revient à dire que le remède ne peut être apporté que dans le temps, vous n'avez pas la même position que Mme Lagarde, alors ministre au commerce extérieur, disant que 2006 serait un excellent cru ! Comment peut-on dire cela d'un déficit structurel ? Je crois qu'il faut avoir le courage de dire qu'il faudra du temps.

Pour ma part, je ne peux que m'associer à certains de vos choix, madame. S'agissant de l'évolution d'UBIFRANCE, j'aurais tendance à dire : enfin ! Pendant plusieurs années en effet, les problèmes immobiliers, de délocalisation, de reclassement de personnels, de licenciements et autres d'UBIFRANCE ont été réglés, mais une totale inefficacité a prévalu, sauf dans la région PACA où UBIFRANCE était installée, preuve que la proximité n'est pas inutile. Je vais à l'encontre des propos de mon collègue Roubaud : la lisibilité est plus facile, c'est vrai, quand UBIFRANCE et missions économiques travaillent ensemble, plutôt que lorsque les missions économiques ne travaillent pour le commerce extérieur qu'une fois leur mission régalienne remplie et qu'il ne leur reste plus beaucoup de temps pour être au service de l'entreprise.

Sur les chambres de commerce et d'industrie (CCI), vos explications sont évidentes, et l'on reparle de l'élément de proximité, si ce n'est que, pour l'instant, elles sont en restructuration. J'espère que cela ira plus vite que la réforme d'UBIFRANCE et que les CCI seront le plus vite possible associées d'une façon efficace.

Vous avez évoqué la nécessité, essentielle à mon sens, d'augmenter la taille et le volume des PME – cela a toujours été dit, mais je n'ai encore jamais vu d'action très positive en ce sens – ainsi que le nombre des exportateurs. Or, il est très inquiétant de constater la baisse régulière du nombre d'exportateurs, en particulier des primo-exportants, certains exportant même une seule année avant de se retirer.

J'ai plusieurs questions à vous poser.

La COFACE est régulièrement critiquée pour son manque de dynamisme, à tel point que certains proposent même de la priver de son monopole. Quand la COFACE sera-t-elle au contact des entreprises, et non pas derrière un guichet en attendant l'entreprise ?

Si les VIE sont un très bon outil, ils ont malheureusement un certain coût, lequel pose un problème aux petites entreprises où ce système n'est pas obligatoirement le plus efficace. Il existe une solution : des régions paient un certain volume de VIE, et un dynamisme beaucoup plus fort qu'ailleurs y est observé. Avez-vous des propositions en la matière ?

Je trouve regrettable notre incapacité à évaluer les politiques antérieures, comme celle des pays cibles, alors que tous nos interlocuteurs ont reconnu cette politique comme un échec. On a souvent poussé les entreprises à aller en Inde, en Chine, en Russie, au détriment de régions de l'Europe de l'Est intégrées dans l'Europe et quelque peu oubliées, de l'Afrique, etc.

Puisque le déficit du commerce extérieur nécessite des remèdes globaux pour améliorer la compétitivité des entreprises, quelle action forte envisagez-vous pour encourager l'innovation et rendre plus performantes les entreprises en termes de commerce extérieur ?

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