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Intervention de Xavier Bertrand

Réunion du 16 avril 2008 à 10h30
Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Xavier Bertrand :

Nous devons marier des cultures : celles de l'État et de l'assurance maladie mais aussi celle de la régulation et celle de la santé publique, qui se côtoient mais sont fondamentalement différentes. Marier les cultures nécessite de les respecter tout en les faisant positiver sur un projet de nature à lever les blocages. Le rôle des chefs est précisément de dépasser les oppositions pour catalyser les énergies. Les ARS seront des institutions sui generis associant réellement l'assurance maladie et l'État. M. Bur a raison de souligner que le choix de l'échelon régional, le plus efficace pour avancer, constitue une originalité française.

Il est essentiel de tirer les enseignements du passé, notamment des ARH, qui ont marqué une étape très positive tout en n'aboutissant qu'à un demi-succès. En effet, la participation des deux partenaires n'a pas été équivalente. Nous ne devrons pas commettre la même erreur, en agissant seulement sur la « cuisine administrative ». La façon de gérer les hommes est déterminante : bien les choisir, leur donner des statuts et bâtir des carrières. Pour répondre à M. le président, il faut faire en sorte que les hommes travaillent mieux ensemble.

Les outils aussi sont essentiels. Le problème des systèmes d'information est majeur. Si la gestion du risque a progressé, le chemin qui reste à parcourir est considérable et il faut donc se doter d'outils afin d'analyser les informations disponibles. Cette question est prioritaire par rapport à la définition des organisations et il est heureux que Frédéric Van Roeckeghem partage cette préoccupation. Il reste à mettre en place une organisation, avec une contractualisation et des délégations. Une chose est sûre : si les systèmes d'information ne s'améliorent pas, ni l'une ni l'autre des parties ne pourra avancer.

La troisième condition de la réussite est la capacité à catalyser les énergies, à se caler sur les objectifs, à exercer une véritable animation. L'une des faiblesses majeures de l'administration centrale est le défaut de coordination entre directions partenaires, cette réalité est unanimement reconnue.

Une autre clé du succès est le professionnalisme dans la conduite des projets. Le management est un métier. Le système doit être gagnant-gagnant : toutes les parties doivent avoir en perspective un projet motivant et en tirer un bénéfice. L'ARS fait du reste l'objet d'un consensus large au sein des communautés de travail concernées.

Au stade où j'en suis, plusieurs abstractions demeurent mais je ne doute pas qu'elles seront levées dans une semaine, peut-être même à la fin de cette table ronde.

Le concept de gestion du risque doit notamment être précisé. Si nous commençons par définir nos objectifs exacts en la matière, des solutions managériales pourront être imaginées.

De même, les régulateurs et les opérateurs composent des catégories juridiques ou économiques distinctes mais, dans le système actuel, sur le terrain, cette dichotomie n'est pas claire pour les établissements de santé. Il faut donc démêler l'écheveau, progressivement et pragmatiquement, pour clarifier le paysage.

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