Il est faux de prétendre que nous ferions tous le même constat, et les collègues de la majorité ne manquent vraiment pas de culot lorsque, sur le terrain, ils vont dire aux salariés de leur circonscription menacés de chômage qu'ils sont d'accord avec eux et qu'ils partagent leur souffrance. Ou vous acceptez le capitalisme, ou vous le combattez ! C'est lui qui est responsable de la crise que nous traversons !
Je rappelle, par ailleurs, que le Président de la République, dans son programme, faisait grand cas des subprimes et que la multiplication des crédits hypothécaires dans notre pays devait selon lui favoriser le développement économique. Où la dynamisation était en fait dynamitage… Bonjour les recettes éculées !
A cela s'ajoute que vous êtes aux affaires depuis 2002 et que, si l'on en croit les rapports de la Fondation Abbé Pierre, la pauvreté n'a fait que croître.
Vous pouvez également pleurer sur le sort des familles surendettées, mais pourquoi refusez-vous de légiférer sur les taux scandaleux du crédit à la consommation ? Avec 18 % ou 22 %, les emprunteurs ne remboursent jamais le capital, mais se « surendettent » sans fin pour financer les seuls intérêts !
Par ailleurs, selon M. Grosperrin, une augmentation du SMIC de 27 % serait néfaste à notre économie. Dois-je lui rappeler qu'en 1968 elle avait été de 35 % et qu'elle avait ainsi contribué à relancer considérablement l'emploi ?
Est-ce normal que sur 75 milliards de profits, 35 milliards de dividendes soient distribués ? Pourquoi ceux-ci n'iraient-ils pas, par exemple, au fonds d'investissement social ? Les actionnaires ne pourraient-ils pas, pour une fois, passer leur tour au profit des salariés qui souffrent et des entreprises qui ne peuvent pas boucler leur budget ? L'exigence d'un rendement à deux chiffres entraînera toujours la financiarisation de l'économie.
Je rappelle également que, sur le versant des recettes, cela fait la quatrième fois que vous votez un budget insincère et que depuis 2002 les comptes sociaux sont dans le rouge alors qu'ils étaient au vert lorsque vous êtes arrivés au pouvoir.
Par ailleurs, comment peut-on encore soutenir l'idée selon laquelle les licenciements d'aujourd'hui seraient les emplois de demain ? Arrêtez de prendre les salariés pour des imbéciles ! Vous êtes d'autant plus incorrigibles qu'entre 2009 et 2010, ce ne sont pas moins d'un million d'entre eux qui perdront leur emploi !
Enfin, à quoi bon s'indigner lorsqu'un salarié, voilà quelques jours, s'est vu proposer un reclassement professionnel en Inde pour 69 euros mensuels, si l'on n'interdit pas purement et simplement ces pratiques ?
Le moindre mérite de la proposition de M. Paul n'est pas de tenter d'inverser la donne en préconisant des mesures inédites. En tant que telle, nous ne pouvons qu'en être satisfaits.